Depuis que je livre mon combat
contre cette maladie, faute de pouvoir me déplacer librement, j’ai opté dans
mes moments de désœuvrement pour une distraction somme toute banale : la
télévision.
J’ai donc
payé mon abonnement, oui payé parce que dans les hôpitaux ce n’est pas gratuit.
Mais il faut dire que la structure de santé privée où je suis en suivi de soins bat
tous les records : 8 euros la journée. Bref, certainement une manière de
décourager les malades de regarder la télé et de mieux se concentrer sur leur
maladie.
Une fois
l’abonnement pris, je me suis confortablement installée devant mon petit écran,
télécommande du lit dans la main gauche et celle de la télé dans la main
droite. En résumé, en un mois de télévision, j’ai eu ma dose d’émotions, car
j’ai eu à suivre pas moins de cinq reportages et deux films instructifs sur le
cancer. Quand j’ai éteint mon poste, je me suis dit que ce n’est peut-être pas
une si mauvaise idée que l’accès à la télévision ne soit pas gratuit.
Voici en quelques longues
phrases le résumé.
Alors, le
premier film se déroule dans un cabinet d’oncologie aux USA. Deux oncologues y exercent
leur activité avec une certaine réussite financière. Un jour, la police
découvre le corps sans vie du premier oncologue que nous allons appeler Allan, sauvagement
assassiné. L’étau se resserre et la police arrête son collègue que nous allons
appeler Steven. Après des heures de garde à vue et après négociations avec le
procureur, il explique ce qui suit :
Steven
s’est rendu compte que les patients de son collègue Allan n’avaient pas les
mêmes effets secondaires que les siens qui perdaient, conformément aux effets
secondaires attendus, leurs cheveux, avaient des nausées, enfin bref les
« jouissances » de la chimiothérapie. Alors, il fait son enquête et
s’aperçoit que c’est parce que le fournisseur de son collègue avait remplacé
tous les produits actifs par du sérum physiologique, et au bout de quelques
temps de ce traitement ses patients finissaient tous par mourir de leur belle
mort. Il prévint Allan, qui horrifié décida d’en parler à son fournisseur Jason
et de le dénoncer s’il le fallait.
Jason,
malgré les millions de dollars qu’il avait amassés ne voulut rien entendre et
tua Allan. Quand il fut arrêté, il expliqua tout bonnement qu’on devrait plutôt
le décorer pour avoir empêché les médecins d’empoisonner les malades en leur
administrant de la chimiothérapie, car ils agonissaient dans d’atroces
souffrances pour finir par mourir pour bon nombre d’entre eux.
Super,
Super, Super, Super ! Alors, quand j’ai fini de regarder ce film à la veille de
ma première chimiothérapie, j’ai passé
une nuit blanche ressassant les questions que j’allais bien pouvoir poser à mon
médecin au risque de me faire jeter de l’hôpital. Durant toute ma consultation
je me mordis la langue à maintes reprises et pris mon protocole en remerciant
chaleureusement le médecin. La partie qui a le plus retenu mon attention dans
mon protocole est l’aplasie. Comprenez, au bout de quelques jours, votre corps
réagit à la chimiothérapie et vos défenses immunitaires seront en chute libre.
J’attendais
donc avec impatience mon aplasie, et quand elle arriva, j’eu la certitude
d’avoir bien reçu de la chimiothérapie et non un placébo. Chaque coup de brosse
qui me ramenait une touffe de cheveux me rassurait sur la véracité ou réalité
du produit qui m’avait été inoculé. Yes !
En somme, imaginez,
ce que la télévision peut avoir comme effet sur une personne comme moi ayant
encore toute sa raison ; enfin je crois bien !
Depuis, j’ai
rendu ma télécommande, mais pas avant avoir d’avoir vu d’autres émissions que
je vous raconterai dès que possible.
Hauts les cœurs !
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