Le médecin m'avait promis qu'il ferait tout son possible pour sauver le sein gauche qui était moins malade. Alors je me suis accrochée à cet espoir. Je suis donc rentrée à l'hôpital début mai pour l'opération. La veille, les radiologues doivent poser des repères pour le chirurgien. Mon fils a pu se libérer et m'avait accompagné avec une de ses amies.
Je suis
rentrée seule chez le radiologue qui a fait une première puis une seconde
mammographie. Au moment de me donner les résultats j'ai senti qu'il y avait
quelque chose qui n’allait pas, puis un autre radiologue senior est appelé en
renfort. Conclusion : rien à repérer, la
tumeur est trop grande il faut tout enlever.
J'ai
encaissé la nouvelle sans broncher puis, de retour dans la salle d'attente j'annonçais
la nouvelle à mon fils qui se mit aussitôt à pleurer. Ses larmes et celles de
son amie me fendirent le coeur, moi qui jusque là ne m'étais pas encore effondrée
à la nouvelle de ma nouvelle maladie. Je les pris dans mes bras et on pleura
tous les trois dans ce couloir froid de l'hôpital de l’Institut Curie.
Une fois
les larmes passées, j'en profitais pour lui faire la morale, lui dire que je
n'allais pas mourir tout de suite, mais que la vie est courte et qu'il fallait
qu'il trouve son chemin et ceci maintenant.
J'avais
tellement de peine pour lui!!! En fait, je me suis rendue compte que la
personne qui part a de la chance de partir car elle ne souffre plus, mais
laisse les siens dans la douleur et le questionnement. J'aurais tellement aimé
pouvoir m'effondrer et pleurer à grosses larmes, mais cela ne vient pas.
Peut-être cette habitude acquise depuis si longtemps de toujours montrer que je
suis forte, telle une wonderwoman, ou la dame de fer que je ne suis pas.!!!
Professionnellement,
j’admets vouloir toujours me surpasser, atteindre la perfection, donner
toujours encore et encore un peu plus, sinon un peu trop de moi-même. C’est
ainsi, on ne peut pas se refaire quand on s’est déjà tant battu, car il y a
encore quelques années en occident, quand vous êtes une personne de couleur,
vous devez vous battre deux fois plus, être plus performant que tous pour avoir
le droit à une place satisfaisante au soleil.
Souvent, certains
collaborateurs dans nos pays du Sud ne le comprennent pas et vous prêtent des intentions
et finissent par exprimer de l’aversion à votre égard. Mais heureusement qu’il
est reconnu que vous ne pouvez pas être aimé par tout le monde, même dans votre
famille !!!
Bref, ceci
n’est pas le propos de ce blog, mais plutôt parler de la maladie qui me ronge
un peu plus chaque jour.
Je dois
maintenant attendre la décision du chirurgien : massectomie partielle ou
totale ? That is the question ?.
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